mardi 26 avril 2011

Mafate en Savate : Part 1

          Avec Audrey, Alix et Xabi, nous sommes partis à la découverte de Mafate, un des 3 grands cirques de La Réunion, et le plus inaccessible : en effet on y vient à pied et on y repart à pied (ou en hélico du PGHM pour les plus malchanceux). Il n'y a aucune route ou piste de 4x4 ou ascenseur. On compte environ 800 mafatais (habitants de Mafate si vous n'avez pas suivi), qui vivent dans de petits hameaux qu'on appelle "îlet" (on n'oublie pas de prononcer de T à la fin), composés de quelques maisonnettes en taule et reliés entre eux par des sentiers plus ou moins escarpés. Sur les photos vous comprendrez que "plus ou moins escarpés" se résume à "escarpés" tout court.





Les habitants sont ravitaillés une fois par mois (ou tout les 2 mois selon leurs besoins) en hélico. Si il leur manque quelque chose et bien ils descendent sur le littoral pour faire leurs emplettes. Ainsi il n'est pas rare de se faire doubler dans une montée ardue par un mafatais chaussé de savates, avec un sac 3 fois comme le tiens et une bouteille de gaz sur la tête.




Nous voilà donc partis pour 2 jours de découvertes de Mafate. Notre objectif est de descendre le Maïdo puis de rejoindre l'îlet des Lataniers, où nous passerons la nuit dans un gîte, pour ressortir le lendemain par la Canalisation des Orangers. On laisse donc la voiture d'Alix à l'arrivée, et nous montons au Maïdo. Cette montagne culmine à 2200m d'altitude et  surplombe Mafate.



Premier "problème": on est dans le brouillard et on ne sait pas où on doit aller.  Heureusement des gars de l'ONF nous indiquent le chemin. On attaque une loooongue descente (plus de 1000 mètres de dénivelé négatif) qui nous démonte les genoux. Mais en descendant le brouillard se lève et nous laisse apercevoir Mafate!



Après presque 2h de descente on arrive à un croisement : à droite, Roche Plate et à gauche l'îlet des Orangers puis l'îlet des Lataniers, notre route.

















                                                                                 
"Roche Plate : mon cul."    





On continue donc la descente pendant une bonne heure avant de se faire une pause pique nique (on croisera d'ailleurs à ce moment la un jeune homme que nous baptiserons "John"ne connaissant pas son vrai prénom, et qui, aventurier dans l'âme, voyage seul pour explorer le vaste monde).





  
    Fin de la pause, on repart en direction des Orangers, en descendant au fond de, successivement : une ravine/un sentier/un ravin (pas forcément dans cet ordre). On arrive enfin aux Orangers après une petite ascension (à force de descendre fallait bien remonter un jour). Quinze maisons en taules coincées entre 2 falaises, c'est vraiment un monde à part.




     On ne s'attarde pas car le ciel se couvre et on a encore presque 2 heures de marche (on prend le temps indiqué et on multiplie par 2). On descend de nouveau au fond d'une ravine où l'on s'arrête pour se tremper les pieds.












                                     "Mes pieds sont excessivement grands!"
                                                                         Audrey





  
       On continue,  on arrive au départ de la Canalisation des Orangers que l'on prendra le lendemain et au sentier qui descend vers les Lataniers. On aperçoit enfin l'îlet, tout le monde pousse des "oooh" et "aaah" et des râles inhumains de soulagement. On passe devant un panneau qui indique "bar" : le paradis est donc ici?! Les Lataniers : 12 cases, 3 gîtes, un bar.






Après presque 6h nous voilà enfin à notre gîte! Nous sommes reçus par André qui nous montre notre chambre. On discute avec un de ses fils (8ans) qui nous raconte que tous les matins il va à l'école à pied aux Orangers et qu'il met 1h15 le matin et pareil l'après midi! Nous avons mis 2h... Une douche et on file au bar, où c'est le facteur qui nous sert (?). On discute un peu avec lui et il nous dit que pour faire la tournée, il lui faut 3 jours de marche, avec 17 à 18kg sur le dos tous les jours.








On boit quelques Dodo et on retourne au gîte pour manger : carry poulet, riz et grains. Plus une bouteille de Rhum maison que l'on se boit histoire de bien dormir. André nous raconte sa vie ici : la télé depuis 1987, pas de téléphone avant l'arrivée des portables, les livraisons par hélico... il nous dit que pour parcourir les 12km de la Canalisation des Orangers il met 2h30. Retenez bien ce temps. Une petite histoire racontée par Audrey et hop tout le monde au lit, demain y'a de la route.


                             "Vous connaissez l'histoire du petit prince au Pays des Pyramides?"

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